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Maison, Jardin de Tir, Salle d'Assemblée, 
Lieu de réunion.
Une corporation aussi vénérable que celle des Arbalétriers, un groupe qui a une existence pluricentenaire, a forcément vécu des difficultés diverses. Nous l'avons vu dans le bref historique du Grand Serment, de multiples événements ont perturbé la vie de la Gilde historique. Parmi ceux-ci, deux principaux leur ont infligé des pertes irréparables 
Il y a en premier lieu le bombardement de Bruxelles par le Maréchal de Villeroi en 1695. Le 13 août, les Français armèrent 18 pièces d'artillerie et vingt-cinq mortiers installés sur le territoire de Molenbeek-Saint-Jean. ils commencèrent leur bombardement à sept heures du soir en prenant la tour de l'Hôtel de Ville comme point de repère. Les bombes et les boulets chauffés au rouge s'abattirent sur le centre de la ville durant toute la nuit. Le lendemain 14, le bombardement reprit à partir de neuf heures jusqu'à seize heures. Pas moins de trois mille bombes et douze cents boulets rouges avaient été lancés. Le coeur de la ville était un immense brasier. Trois mille huit cent trente immeubles furent anéantis et quatre cent soixante autres fortement endommagés. Les principux monuments publics, l'Hôtel de Ville, la Halle aux Draps, la Boucherie communale, la Maison du roi, des hôtels seigneuriaux (d'Arenberg, Bergeyck, Arschot), des églises (Notre-Dame de la Chapelle, Saint-Nicolas) de nombreux couvents subirent des dommages énormes et ensuite il y eut la première occupation de Bruxelles par les troupes françaises. L'occupation qui suivit, amena des troupes de pillards et de gens sans foi ni loi, qui envahirent la chambre d'assemblée du Grand Serment à la Maison du roi et ils s'emparèrent de tout ce qui s'y trouvait comme documents, meubles, tableaux, coupes et colliers en métaux précieux. Les archives de la Gilde furent soit dispersées soit anéanties. 
Dépourvu de ces documents anciens, privé de la mémoire essentielle, c'est donc sur base de notices historiques, d'écrits d'auteurs autorisés, reconnus, que nous pouvons situer les différents lieux de séjour des Arbalétriers du Grand Serment à Bruxelles.

Hondsgracht ou Fossé aux Chiens

Un terrain connu sous ce nom - peut-être parce que les Souverains y avaient un chenil - fut accordé par la Commune aux Arbalétriers, pour leur servir de jardin d'exercice,"moyennant un cens annuel de six vieux gros". Ce terrain était assez vaste et longeait, vers l'Ouest, l'ancienne enceinte de la ville, entre l'hospice Terarken, d'une part, et, d'autre part, le parc du prince, dont cette enceinte le séparait. Cet espace s'appela alors le jardin des tireurs (schutters hove, ortus balistariorum).
En outre, au quatorzième siècle, le Grand Serment avait une salle de réunion, que malheureusement, faute d'écrits, on ne peut situer.

Grand-Place

La Maison du roi

Le 13 avril 1543, la reine Marie de Hongrie, qui gouvernait les Pays-Bas, accorda aux Arbalétriers l'usage d'une grande salle du premier étage de la Maison du roi. Cette salle devint la chambre d'assemblée officielle du Grand Serment jusqu'en 1794, selon Victor Tahon. Alphonse Wauters rapporte, dans sa Notice Historique relative aux Serments de Bruxelles, que cette salle contenait de superbes meubles, une corniche en ébénisterie, des tentures rouges, des coupes d'un beau travail et diverses pièces d'orfèvrerie données par les Souverains qui avaient honoré la Gilde de leur présence. Les murs étaient aussi ornés d'une série de tableaux de Victor Honoré Janssens, de J. Van Orley et des portraits des Archiducs Albert et Isabelle. 

Le Moulin à vent et le Jardin de Saint-Georges

On sait également que la Gilde de Saint-Georges, de 1575 jusqu'en 1604, tint ses séances dans une salle du Moulin à Vent, maison qui fait partie de six maisons sous un frontispice commun, repris sous le vocable "Maison des Ducs de Brabant", formant la face orientale du grand marché (Grand-Place), et qui appartenait alors à la ville (construit en 1441, reconstruit en 1698 et restauré de 1882 à 1889). Vers la fin du terme, les Arbalétriers de Saint-Georges construisirent dans leur jardin d'exercice ou Jardin de Saint-Georges, une porte d'entrée et une Maison d'Assemblée

jardin-st-georges-1.jpg

Ancien local et Jardin du Serment de Saint-Georges, rue des Alexiens
Le Serment de Saint-Georges s'y établit en 1444.
( "Bruxelles à travers les âges" - HYMANS, 1884)

    On sait que les Arbalétrirs de Saint-Georges acquirent en 1388 une partie du fossé de la première enceinte, dans la rue des Alexiens, jusqu'à la Steenpoort. Le Serment y établit son jardin de tir et y construisit au XVIIe siècle une maison, rebâtie au XVIIIe siècle, où l'on conservait l'arbalète avec laquelle Marguerite de Parme (1522-1586) avait abattu l'oiseau.             Commencée en 1696, la rue de Bavière fut continuée jusqu'en face du couvent des Alexiens à travers l'ancienne enceinte et le Jardin du Serment de Saint-Georges. Le Gouvernement avait acheté au Serment la partie de son Jardin qui s'étendait à gauche vers la Steenpoort, pour y bâtir une boucherie et y aménager un marché. La nouvelle boucherie fut ouverte en 1702.
    Le bombardement causa de grands dégâts aux berceaux de tir et à leur chambre de réunion. Le jardin de tir fut détruit et la porte d'entrée totalement consumée de même qu'une de leur maison contigüe, qui leur produisait un revenu de 80 florins. Pendant les combats qui précédèrent l'expulsion des Autrichiens de Bruxelles, au mois de décembre 1789, le Jardin de Saint-Georges devint le Quartier-général des insurgés. Pendant la domination française, ce jardin prit le nom de Jardin de la Révolution. Après la seconde entrée des français dans Bruxelles, la République s'empara du Jardin et le vendit comme bien national. Ces lieux prestigieux devinrent un établissement de bains pour être ensuite occupés par les frères des écoles chrétiennes. Toute trace de ce site remarquable, grandiose, illustre, a été effacée. Plus de trace du très beau jardin avec ses longues allées de hêtres, ses charmilles, ses berceaux, ses quatre pavillons couverts en ardoises et les grands murs d'enceinte qui la dominaient du côté du Nord. Disparition des riches joyaux, des quatre épisodes de la vie de Saint-Georges, par Janssens, la grande fresque du martyre de ce Saint, qui décoraient la salle du Serment. Bruxelles entrait dans cette phase malheureuse de la destruction de souvenirs de son passé prestigieux, qui prendra plus tard pour expression et qualification internationale de "Bruxellisation".

Chapelle Saint-Georges

Alphonse Wauters, toujours dans sa Notice Historique, rapporte qu'au XIVème siècle, la Gilde de Saint-Georges (dénommée alors "de cleyne gulde", tenait ses réunions dans la chapelle Saint-Georges au Sablon et lors de son tir annuel, plaçait l'oiseau sur la tourelle de l'église.


Domus Isabellae

Vers 1620, les autorités décidèrent de percer la rue d'Isabelle, suivant un plan déjà élaboré cinquante ans auparavant. En effet, aucun moyen de communication direct ne s'offrait pour se rendre du Sablon, du Coudenberg et du Palais ducal à l'église Sainte-Gudule ou en d'autres mots vers le quartier nord-est de la ville. Il n'existait que de petites rues étroites et tortueuses qui permettaient de circuler à pied uniquement. Dès lors les équipages princiers devaient traverser les Bailles, jusqu'à sa rencontre de laCantersteen, s'engager prudemment dans celle-ci et gagner par le Marché-au-Bois, artère en pente, la rue des Paroissiens qui les menaient à l'entrée méridionale de l'église. La rue d'Isabelle devait pallier cette carence et faciliter le déplacement des riches cortèges de la Cour. Toutefois, la création de cette rue exigeait une percée au travers du Jardin des Arbalétriers. 
Désireuse de dédommager les Arbalétriers dépossédés d'une partie de leur terrain, la Reine Isabelle leur fit construire, en 1625, une vaste maison près de leur terrain d'exercice. Ce bâtiment de forme carrée, orné de colonnes et de pilastres, avec huit grandes fenêtres cintrées, fut installé à cheval sur les anciens remparts. Il permettait l'accès par la rue d'Isabelle et par les jardins du palais ducal. La tradition veut que l'Archiduchesse fit élever cette construction pour y venir, par les allées ombragées de son parc, et voir discrètement, du haut des étages, ses chers arbalétriers s'exercer au tir dans le jardin qui s'étendait sous ses fenêtres de l'autre côté de la rue. Cette bâtisse prit le nom de Domus Isabellae, et portait l'inscription suivante:

PHILIPPO - III - HISPAN - REGE
ISABELLA - CLARA - EUGENIA - HISPAN - REGINA
GULDE - FRATRIBUS - P (OSOUIT)
"Dédié aux Confrères de la Gilde,
sous le règne du roi d'Espagne Philippe IV,
par Isabelle-Claire-Eugénie, Infante d'Espagne,
reine de la Grande Gilde.

Le jardin aux Fleurs

A partir/ou entre 1830 - 1835, on retrouve les Arbalétriers  installés au mythique "Jardin aux fleurs". Les Arbalétriers de Saint-Georges y auraient pris place définitivement le 15 mai 1859 (Cfr Registre de la Gilde (1856-1864) info donnée par l'Archiviste). Ils auront leur local de réunion, leur local et jardin de tir dans ce jardin-guinguette jusqu'en 1940 (année de sa démolition), soit pendant environ près de 90 ans. Cet espace, à l'époque, connu de tous les Bruxellois , était vraiment exceptionnel. Le jardin lui-même, arboré magnifiquement était délimité du côté gauche par l'Impasse de l'Alouette qui s'ouvrait au numéro 79. Le Roi Léopold Ier appose sa signature dans le Livre d'Or de l'époque et devient Haut Protecteur. Dans le bâtiment, au mur du fond du local une grande fresque rappelait la visite du Roi Léopold II en 1881, et sous l'inscription trônait fièrement cinq bustes dont trois de nos Souverains. aux autres murs, sous les portraits d'illustres protecteurs, figuraient de nombreuses arbalètes historiques et la statue de Saint-Georges, patron de la Gilde (statue toujours existante et décrite dans l'espace photo). Diverses autres Sociétés séjournaient en ces lieux: la Société de tir à l'arbalète "Les vrais amis", "la Société Royale La jeune Union" qui pratiquait le tir à la petite arbalète. Ce jardin reçut de nombreuses visites royales. En juillet 1859, les Princes Royaux Léopold (qui deviendra Léopold II) et son frère Philippe y sont acclamés par une foule immense. Le prince Philippe vient prendre la Présidence d'Honneur de la Société Royale La jeune Union. En décembre 1866 Léopold , devenu le Roi Léopold II et le Prince Philippe, Comte de Flandre, reviennent au local alors que La Jeune Union se rebaptise en "Grand Serment Royal de l'arbalète au but de Bruxelles". Le 21 août 1881, le Roi Léopold II revient en grande pompe au jardin aux fleurs où l'on fête le 500ème anniversaire du Grand Serment Royal et de Saint-Georges. Le Roi s'extasie devant la merveilleuse collection d'arbalètes anciennes (qui passait pour la plus belle du monde), devant les reliques, les médailles. Le Roy de la Gilde, Van Eeckhout, tire pour le Roi et place la flèche au centre de la "Rose" ce qui soulève l'enthousiasme. L'Echevin Charles BULS (qui deviendra Bourgmestre) remet la médaille de la ville à la vénérable Gilde. Le 5 mai 1895, se qui se déroule au Jardin aux Fleurs est digne de passer à la postérité. A l'occasion du Tir au Roy du Grand Serment, le Prince Albert (futur Roi Albert Ier), est initié au noble tir à l'arbalète. Le Prince, frais émoulu Premier Lieutenant fantassin, est accueilli par le Doyen-Chef Ed. WILLEMS, l'Empereur Sébastien DEDOBBELAER, le Roy national NOPPEM et le Roy du Grand Serment Edmond DESCHEPPER. Le ministre des Affaires Etrangères comte de Mérode, le Gouverneur du Brabant VERGOTE, les édiles communaux BULS, DE MOT et le Chapelain, l'Abbé RENARD sont présents également. Le 14 juin 1920, soit près de quarante ans après le Roi Léopold II, le Prince Léopold (futur Léopold III), est reçu au Jardin aux Fleurs par l'Empereur et le Roy de l'honorable corporation. En juin 1930, le Roi Albert Ier revient au Jardin aux Fleurs, rue des Six jetons, à l'occasion du 550ème anniversaire du Grand Serment et le Président VAN DEN HAUTEN proclame le Souverain "Roy à vie.

jardin-aux-fleurs-cour-1.jpg

Le Jardin aux Fleurs, délimité à gauche par le mur de l'Impasse de l'Alouette.

A la recherche d'un local en 1940

Parmi les quelques éléments d'archives à partir de 1830, qui ont échappé à la destruction ou au vol, il y a notamment un rapport d'une réunion extraordinaire du Comité, daté du 18 janvier 1943, dans lequel on trouve les points suivants repris à l'Ordre du Jour:
point 8 : L'expulsion de notre local
point 9 : La disparition du Jardin aux Fleurs
point 18 : Concession d'un local rue du Chêne
point 19 : Visite rue du Chêne
point 21 : Reconstitution de notre local, suivant la date antérieure à 1793.

Le Grand Serment de Saint-Georges n'a pas été tout à fait pris de court lors de la suppression du Jardin aux Fleurs. Dès 1940, le Comité savait qu'il devrait quitter son local du Jardin aux Fleurs, où il officiait depuis 1859. Toujours par déficit d'archives et probablement par les restrictions de liberté imposées, on ne connait que fort peu de choses en ce qui concerne les activités de la Gilde pendant les années de guerre. Pour autant, ces parties d'archives démontrent que les Arbalétriers de Saint-Georges ne sont pas restés inactifs. On peut même découvrir qu'ils élaboraient des plans importants pour le Grand Serment.
Il apparaît que deux projets essentiels étaient dans leurs cartons:
1 - La recherche d'un local de tir
2 - S'efforcer de réintégrer le local historique de la Grand-Place.
Pourquoi peut-on estimer crédibles ces projets? Parce qu'en annexe au procès-verbal de la réunion citée ci-avant, nous trouvons une description du projet d'aménagement d'une salle à la Maison du Roi. Voici la reproduction du texte intégral relatif au projet:

De 1543 à 1794, la salle d'Assemblée officielle fut à la Maison du Roi de la Grand-Place.
En 1515, la Gouvernante Marguerite d'Autriche, cette princesse si populaire, installa dans cet édifice les lieux de réunion, les archives et le siège officiel de la Grande Gilde de l'arbalète.
Elle occupait les spacieuses salles du premier étage, à gauche de l'escalier central.
Le 15 mai 1615, au cours d'une mémorable journée entre toutes pour eux, les Confrères de la Grande arbalète eurent l'insigne, mais inattendu, honneur de recevoir leur Reine la Sérénissime Infante et sa Cour, en leur salle d'Assemblée de la Grand-Place.
Ils durent convenir que la décoration de leur salle était trop modeste et résolurent de l'embellir, et commandèrent deux beaux portails, un grand buffet sculpté, un haut lambris de chêne, de magnifiques tentures cramoisi et une tapisserie en cuir doré.
De leur côté, Albert et Isabelle, voulant donner aux confrères de l'arbalète une marque spéciale de leurs faveurs, leur firent présent d'un vaste triptyque d'Ottovenius, représentant leur patron Saint-Georges terrassant le dragon, avec leurs portraits sur les deux volets.
Ainsi parachevée en 1625, la salle de réunion de la Gilde était magnifique. Elle eut malheureusement à souffrir du bombardement de 1695, qui fit périr l'oeuvre d'Ottovenius.
restaurée après cette épreuve, la salle fut décorée à nouveau par une série de tableaux des maîtres de l'époque.
En sa chambre, le Grand Serment conservait de précieuses coupes d'or et d'argent d'un rare travail.
Suit une seconde page décrivant le projet:
Décoration de la salle du 1er étage de la Maison du Roi.
Toutes le fenêtres seront garnies de vitraux d'art, comme suit:
1. 1381 Les Ducs Jeanne et Wenceslas, fondateurs du Grand Serment
2. 1509 Robert de Croy, Duc de Cambrai
3. 1510 Philippe, Batard de Brabant, Seigneur de Cruybeke
4. 1512 l'Archiduc Charles d'Autriche, Charles Quint
5. 1515 Philippe de Clèves, Sir de Ravenstein
6. 1516 Henri, Comte de Nassau
8. 1518 Marguerite d'Autriche
9. 1525 Philippe de Lalaing, Seigneur d'Hoogstraten
10. 1537 Erard de la Mark, cardinal Evêque de Liège
11. 1551 Lamoral Comte d'Egmont, Prince de Grave
12. 1559 Philippe II, par Philippe de Croy, Duc d'Aerschot
13. 1615 l'Infante Isabelle
14. 1615 Archiduc Albert
15. 1643 Albert de Croy et d'Arenberg, Prince de Chimay
16. 1751 Prince Charles
17. 1381 Grand Serment Notre-Dame, croix rouge , fond blanc
18. 1387 Serment Saint-Georges, croix blanche, fond rouge
19. Léopold I, Haut Protecteur
20. Léopold II, Haut Protecteur
21. Philippe Comte de Flandres, Président d'Honneur
22. Albert I, Roy du Grand Serment Saint-Georges
23. Prince Ch. de Mérode, Vice-Président d'Honneur
24. Adolphe MAX, Bourgmestre, Chef-Doyen du Grand Serment de Saint-Georges
25. Léopold III, Haut Protecteur
(Les fenêtres 26 à 34 sont laissées libres)
Toutes ces fenêtres seront en outre garnies de tentures de velours rouge avec franges d'or.
Au mur de gauche, il sera fixé une grande cheminée en chêne sculpté, style ancien avec des motifs ayant trait au Grand Serment.
La porte d'entrée et les portes latérales seront garnies également d'un portail en chêne sculpté.
Devant la cheminée, sera placée une grande table de séances entourée d'un fauteuil présidentiel et de dix chaises recouvertes de cuir. Fauteuil et chaises sculptées et à hauts dossiers.
Devant la table se trouvera sur le parquet un grand tapis rouge.
Il devra avoir deux buffets pour y déposer nos lires d'or et les archives, ainsi que deux vitrines pour exposer nos objets précieux.

Ce texte, non signé, a été rédigé en pleine guerre et ne fait pas mention d'un financement des travaux.

Tir communal
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Alors que le Monde est en guerre et que la Belgique est occupée par l'ennemi, le Grand Serment Royal et de Saint-Georges se retrouve une fois de plus sans local et donc sans siège officiel.
La Ville semble être consciente de la catastrophe que représente l'expulsion de la Gilde du Jardin aux Fleurs, voué aux démolisseurs pour laisser la place à une construction devant abriter un dispensaire des Mutuelles "Disca".
Les autorités communales doivent prendre le temps de trouver un autre lieu d'accueil pour la Gilde. Mais en attendant l'éventuelle découverte, elles proposent aux Arbalétriers de poursuivre leurs réunions et leurs entraînements dans le "Tir Communal" situé dans la première section de la rue des Six Jetons, au numéro 44. Toutefois, ces locaux sont organisés pour des tirs d'armes à feu . Ces lieux sont, comme leur nom l'indique, fréquentés assidûment par des utilisateurs d'armes à feu et dès lors l'accès aux locaux ne sera autorisé aux Arbalétriers qu'un jour par semaine. Le Grand Serment Royal et de Saint-Georges restera en ces lieux "provisoirement" pendant plus de cinquante ans.
Faute d'un local propre à la Gilde, les dirigeants furent confrontés au problème du stockage ou de l'emmagasinage des biens, des archives,des armes, soit du patrimoine de la Gilde. Le patrimoine est donc dispersé un peu partout, chez des Membres, dans un des Musées Royaux d'Art et d'Histoire, le "Musée du Cinquantenaire", etc. Encore une fois, une grande partie du patrimoine du Grand Serment disparaîtra tragiquement et mystérieusement.
Au mois de novembre 1992, les Compagnons Arbalétriers de Saint-Georges seront une nouvelle fois plongés dans l'anxiété. Une affiche, placardée sur les murs du Tir Communal, les accueille à leur réunion hebdomadaire du jeudi soir, et leur apprend que dans le cadre d'un "Plan Particulier d'Aménagement", la destruction du bâtiment et de tout le pâté de maisons est envisagée pour la fin de l'année 1993.
Face à l'incertitude touchant à l'existence même de la vénérable Gilde, le Conseil d'Administration décide de solliciter une entrevue aux Ediles Communaux compétents en la matière. Les délégués du Grand Serment, le Greffier Michel DECAMP et le Grand Argentier Michel STAES, sont reçus et écoutés. Néanmoins, charge leur est laissée de chercher et de proposer des espaces répondant aux besoins de la Gilde.
Le Grand Argentier, ayant connaissance d'un espace découvert antérieurement dans le cadre de ses fonctions, propose ce site convenant parfaitement pour une installation définitive du siège du Grand Serment de Saint-Georges, à savoir des soubassements situés sous l'église Saint-Jacques-sur-Coudenberg, à l'Est de la Place Royale et occupés, à l'époque, par les charrettes des balayeurs communaux, mais appelés à être transférées en d'autres lieux de la ville. Epaulé par le Greffier, il entreprend de difficiles négociations avec les autorités compétentes pendant plus de dix mois.
L'attribution de ces locaux à la Gilde lui est confirmée le 30 septembre 1993, avec début d'occupation en janvier 1994.
Il est important de savoir que ces locaux se situent dans une zone dont les voisins immédiats sont le Palais Royal, la Cour Constitutionnelle et l'église Saint-Jacques-sur-Coudenberg imposant une certaine sécurité. Diverses autorités sont consultées et il apparut très vite que personne ne souhaitait occuper cet emplacement, qui, il faut bien le dire, s'avérait d'accès difficile pour les raisons évoquées et était dans un état nécessitant d'importants travaux de réfection.

Pour autant, à l'instigation de certains esprits envieux, pendant trois ans, de multiples actions, des démarches intempestives, des interventions malveillantes seront entreprises par diverses personnes pour empêcher le Grand Serment de Saint-Georges d'occuper ces lieux. Certains arguments utilisés se rapprocheront même d'une curieuse thèse tendant à faire valoir certains "droits du sol" ! Par un heureux hasard, la démolition du Tir Communal fut reportée d'année en année, ce qui permit aux Arbalétriers de Saint-Georges de poursuivre leurs activités pendant ces années d'hésitations. Bien évidemment, cet intermède ne pouvait durer et en mars 1996, la Ville avertit les Arbalétriers que les travaux de démolition du 44 rue des Six Jetons sont irrévocablement fixés au 1er août de cette même année. Malheureusement, des fouilles archéologiques ayant été entamées dans les locaux mêmes du Borgendael, les Arbalétriers nejubile-4.jpeg

 peuvent y avoir accès et ils se retrouvent à la rue. Un Administrateur de Sociétés prend connaissance de la situation désespérée des Arbalétriers de Saint-Georges. Celui-ci, offusqué d'une part des manoeuvres désobligeantes qui les assaillent,  et d'autre part du peu de considération qui est réservé par les pouvoirs publics à une association aussi prestigieuse, leur offre un hébergement salvateur dans une cave de son entreprise sise Boulevard du Jubilé à Molenbeek.
Pendant six mois, le Grand Serment de Saint-Georges poursuivra vaille que vaille ses activités chez cet aimable mécène, mais les démarches sont poursuivies sans relâche par le même Juré, pour l'obtention de ces locaux.
Malgré une dernière action contre le Grand Serment de Saint-Georges par des personnes peu scrupuleuses, les soubassements de l'Impasse du Borgendael leur sont enfin attribués début janvier 1997 et la nouvelle adresse définitive du Grand Serment Royal et de Saint-Georges devient:



Impasse du Borgendael
Place Royale, 7
1000 Bruxelles

Impasse du Borgendael Place Royale
borgendael-place-royale-2.jpg
Un peu d'histoire au sujet de la Place Royale

Comme l'a écrit Marcel VANHAMME
 (Promenades dans le Passé, 1949), cette Place est carrée, entourée de bâtiments uniformes. L'ensemble est simple et distingué, à comparer avec le style baroque particulier à nos provinces. Cette Place est une réussite.
Lorsque le fastueux Palais de la Cour, Palais des Ducs de Brabant, anciennement château du Coudenberg, fut entièrement détruit par le terrible incendie de février 1731, la Place des Bailles fut encombrée d'énormes murs écroulés et de décombres massifs.
Plus de trente ans après l'incendie des 3-4  février 1731, en 1764, le duc d'Ursel, Gouverneur militaire de Bruxelles, décida de recréer une esplanade destinée aux manoeuvres et à la parade militaire.
Cette future esplanade, pas encore Place Royale, devait être tracée à l'emplacement de l'ancien Palais Ducal de la Place des Bailles et de la Warande au Nord, d'une partie de l'Ancienne Abbaye de Coudenberg à l'est, des Anciens Hôtels de Tirimont et de Mérodeau Sud, de l'Ancienne Cour d'Hoogstraeten et d'une partie de la rue Isabelle à l'Ouest.


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Les Bailles de la Cour 
( Extrait des "Délices du Brabant")

Il y eut divers plans de Guimard, Fisco, Baudour, Zinner, Montoyer, Barré. Qui en fut l'architecte? Fut-ce un travail collectif? Nous pouvons dire que l'architecte de Paris, Barré, apporta les idées, réalisa les plans les mieux adaptés aux idées défendues par les Etats de Brabant, et on citerait volontiers aujourd'hui cet architecte comme "Consultant". Alors que Barnabé GUIMARD, qui assuma une présence journalière de tous les instants, devrait être considéré comme l'architecte exécutant ou exécuteur.
Ce n'est finalement qu'entre 1776 et 1782, que la Place Royale sera construite. 

Mais, il est important de rappeler que la Place ne se présenta pas toujours dans l'écrin que nous lui connaissons de nos jours. La rue de la Régence n'était pas percée, le quartier était fermé par le "passage des colonnes". Des arcades et des grilles clôturaient l'ensemble, sauf du côté du parc. Des bornes, reliées par des chaînes, ceinturaient le lieu et accusaient ainsi son hermétisme provincial de haute volée (M. VANHAMME)


Comme nous l'avons déjà dit, le Grand Serment Royal et de Saint-Georges se trouve sous l'église Saint-Jacques-sur-Coudenberg, qui est une réalisation qui appartient au nouveau Quartier Royal, construit à la fin du XVIIIème siècle, sur ce fameux site de l'Ancien Palais Ducal et de ses abords.
Des terrassements gigantesques furent nécessaires pour asseoir l'assiette de cette Place. Pour l'église néo-classique, inaugurée en 1787, il fallut élever un podium qui est soutenu par des salles voûtées en briques, qui reçurent diverses affectations au cours des temps.
Nous avons touché un mot plus haut, dans la plus grande des salles, sous la partie médiane de la Nef de l'église, des fouilles furent menées en 1994. De ces fouilles ont été livrés les vestiges de l'Abbaye de Coudenberg aunsi que du Quartier du Borgendael. Ces fouilles ne livrèrent guère de matière. Seulement quelques objets furent trouvés et un seul de valeur, soit la moitié d'un sceau de 1387.

Depuis 1997, le Grand Serment Royal et de Saint-Georges en a donc construit et organisé son local-musée après un travail colossal et acharné de désinfection, de réfection, de restauration, d'aménagement. Il est tout à fait intéressant de remarquer que la vénérable Gilde revient à proximité d'un lieu historique ayant hébergé les "Arbalétriers Bourgeois de la bonne ville de Bruxelles", pour reprendre les termes de l'historiographe, archéologue et écrivain de talent Victor TAHON, la rue d'Isabelle, dont l'existence urbaine aura été près de trois siècles de 1625 à 1910 !
Le local du Grand Serment de Saint-Georges, Place Royale est aménagé en aires de tir et en musée. Il y a une aire pour le tir à la grande arbalète au but à 20 mètres, une autre pour le tir à la petite arbalète au but à 10 mètres et une troisième pour le tir à la petite arbalète au but à 6 mètres. L'ensemble présente en exposition les éléments sauvés du patrimoine, des Livres d'or, des bannières, des coupes et trophées, cadres, médailles, colliers de Roy, arbalètes anciennes, etc. 
plan-local892.jpg

Situation du local du Grand Serment Royal et de Saint-Georges
(voir flèche blanche)

Commentaires

  • Mullier

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